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1928


Né à L’Aigle, (par le siège, et “les fers”), sous le signe du Lion (et du Dragon). Parents catholiques. Père employé de banque et photographe amateur (plusieurs fois primé). Mère au foyer, affectionnée, à l’esprit joueur et inventif. Cadet d’une sœur et d’un frère.

Joinul lors d’un monôme resté dans les mémoires (Caen, 1950)

Études

Études (mémoire visuelle) de Médecine à Caen. Vie estudiantine mouvementée où il dirige des monômes, puis le journal Le Caen-Caen, dans une ville en ruines. Enfin Rennes, Tours. Remplacements de médecins de campagne. Accouchements… Thèse de doctorat à Paris. Après avoir envisagé devenir chercheur en biologie : orientation psy (influence d’abondantes lectures, en particulier: Dostoïevski, Kafka, Flaubert, Balzac, Maupassant, Zola, Sartre, Lowry, Brisset, Roussel, Prévert, Vian, et un peu plus tard: Joyce, de Beauvoir, Pirandello, Faulkner, Benjamin Péret, Céline…). Internat à Alençon et Le Mans.

Entre temps service militaire avec “Maintien de l’Ordre” en Tunisie (au préalable classé “insoumis” pour avoir négligé deux convocations de l’armée…). Cycles de conférences hebdomadaires (Henri Ey) à Sainte-Anne, et fréquentation des musées parisiens. Médicat des Hôpitaux Psychiatriques.

1958

Nommé chef de service à Quimper. À l’arrivée: situation quasi asilaire. 550 internés. D’abord m’entretenir avec chacun, longuement, ce durant de nombreux mois, certains “vieux pensionnaires” n’ayant pratiquement jamais eu de tête à tête avec le médecin! Locaux sur-encombrés, insalubres…
Logement de fonction: villa avec un grand parc (et au tout début quand célibataire: cet appartement où en 1942 LF. Céline et sa femme Lucette villégiaturèrent). “Avec les fous on vit un peu en dehors du temps et des valeurs habituelles”… Je vais en prison (quelques expertises judiciaires). Aucune clientèle “privée”.

1960

Grand amateur de musique, très vite il va s'acheter des disques et rencontre une jeune disquaire qui lui fait tourner la tête. Il l'épouse. Elle va participer à la resocialisation de patients qui travaillent quelques heures par jour à la maison et au jardin.
Tous deux passionnés de peinture et de théâtre. Abonnement, vital, à diverses revues dont: Architecture d’aujourd’hui, Art international, Art press, Cimaise, Connaissance des arts, L’Œil, etc., en particulier: Opus dirigé par Georges Fall et XXe Siècle dirigé par Gualtieri di San Lazzaro.
Naissance de deux filles: Julie, et Valentine.
Rencontre de nombreux artistes peintres dont prioritairement: Emmanuel Le Calligraphe et dès 1963 Robert Tatin et Jean Dubuffet. Amitiés. Collaborations. Compagnie de l’Art Brut.

Dame Renée


Joinul à la Villa Falbala


Joinul et Emmanuel Dériennic, dit “Emmanuel Le Calligraphe”

1965-1970


Gain au P.M.U. en août 1965 d’une coquette somme, certes non colossale, de quoi faire bâtir une villa en bord de mer, et de fréquenter ainsi tous les confrères de la ville… Mais sans hésiter, nous faisons le choix de l’investir uniquement dans l’auto-édition et surtout dans l’acquisition des œuvres de proches, ou autres contemporains. Les plus représentés: Emmannuel le Calligraphe. Robert Tatin, Jean Dubuffet, Dado, Guy Harloff, Slavko Kopac, Aristide Caillaud. Egalement: Krisek, Scottie Wilson, Madge Gill, Gaston Chaissac, Ozenda, Charlotte Perriand, Joaquim Ferrer, Gina Pellon, Max Weschler, Hessie, Fred Deux, Jorge Camacho, Augustin Cardenas, Geraldo Chavez, Michel Macréau, Le Yaouanc, Roland Topor, Michel Meurice, François Rouan, etc.

Visites des ateliers d’Art-thérapie des H.P de Moscou, de Rio de Janeiro (Dr Silveira); et chez: Etienne Martin, Erro, Robert Malaval, Francis Palanc, Claude Viseux, Arslan, Asdrubal Colmenarez, Miralda, Le Marechal, Jacques Demay, Hundertwaser, Sepp Baendereck, Jean Dupuy, Léon Golub, Caroline Lee, Roseline Granet, Jean Dewasne, etc., Le Palais du facteur Cheval, Les Tours de Watts de Simon Rodia, etc… Projet de Fondation. Mais cette “Collection PRM” devra être vendue, (ainsi hélas! qu’une importante bibliothèque), dispersée, lors d’une décennie difficile. Une centaine de pièces de cas d’Art Brut ayant auparavant été donnée à Lausanne.

1971-1976

Publication d’un premier roman: Des nacelles océanes, Dingoraminoir, dénonciation sulfureuse et humoristique de l’enfermement psy et de certaines pratiques du milieu. Ouvrage, fâcheusement, pilonné à la demande de l’auteur suite à des pressions désobligeantes para-déontologiques… Avait déjà pris, par obligation professionnelle, un pseudo, celui de “Joinul” en rappel de “Joy-ce” dont le dopant Ulysse. Entrée au Collège de ’Pataphysique.

Début d’une Correspondance avec le poète Gaiano, sagace épistolier et critique, auteur notamment du lyrique Début d’une Correspondance avec le poète Gaiano, sagace épistolier et critique, auteur notamment du lyrique . . Contacts ultérieurs, passagers, avec les écrivains: François Caradec, Anne Tronche, Raymond Queneau, Max-Pol Fouchet, Georges Limbour, Georges Perec, Georges Peros, Bernard Noel, Roger Gentis, Serge Rezvani, Pierre Klosowski, Ariane Mnouchkine, José Valverde, Jean-Paul Seguin, Stéphane Mahieu…

Des artistes-peintres (dont Dado et sa famille) séjournent à la maison. Visites régulières à La Frénouse de Robert Tatin et Liseron. Thé pratiquement bi-annuel chez les Dubuffet rue de Vaugirard, quelques fois à la Villa Falbala alors en construction. Ecole buissonière de nos deux filles que nous embarquons pour assister au surprenant Coucou Bazar de Jean Dubuffet.

Militantisme (et utopies). Psychothérapie institutionnelle plusieurs week-ends par an durant une dizaine d’années (formation en Dynamique de groupe avec M Serge Ginger, puis Psychodrame analytique avec Anne Ancelin Schutzenberger, et Gestalt). Appel au Docteur Roger Gentis qui vient animer des journées “libératrices”. Vers la Sectorisation. Mise en place de lieux alternatifs en symbiose progressive avec les soignants et soignantes. Parallèlement, écriture, intense, nocturne: Le Cordon d’ébène, et capital: La Bataille de mo (dont dessins préparatoires).

“Ça bout, ça bouillonne…” Surmenage…


Première édition du Dingoraminoir, 1971



La Bataille de Mo, 1977

1977–1983


Premier voyage à New York en 1977 (le 24 avril nous passons le mur du son dans le tout nouveau Concorde, atterissant alors à Washington), suivi en 1978 d’un séjour de trois mois du côté ouest des USA (parcs nationaux, Sedona, Phenix, et surtout San Francisco), découverte de “l’espace”.

Première exposition, Les Mots dans l’Espace, en octobre 1981 à la galerie J.C. Riedel (rue Guénégaud, Paris), déclenchée par la visite de Anne Tronche. L’exposition voyage dans la galerie new yorkaise de J.C. Riedel en 1982, suivie de la première présentation de Parola pasta à Paris. Préfère à deux reprises s’octroyer un break: “Disponibilité à titre personnel”. En 1983 résidence de six mois à Paris, se consacre à la peinture.


Renée et Pierre à Sedona, Arizona, 1979

1984

Rupture brutale, et définitive: ictus cérébral (avec accès marquants de dreamy state au vécu singulier), suivi d’une profonde dépression. Diagnostic: “mélancolie délirante hallucinatoire” (processus complexe chez un “pro”.) Camisole chimique durant plusieurs années (l’arroseur…art osé!). Mais maintien coûte que coûte, et salvateur, d’une certaine création artistique. Vient, pour soins, habiter Paris. Location d’un petit studio où l’auteur se sent avoir dorénavant le “droit” d’écrire sa première pièce de théâtre Volatil-Point d’interrogation.

Partage ensuite son temps, et ateliers, avec Saint-Jeannet (Alpes-Maritimes).

1987–1992

Séjours prolongés, et solitaires, à Venise: cycle des Ordurations et Fondamental (vidéo).


Joinul à New York, 1993

1998-2010

Expositions à la galerie Baudoin Lebon :
1998 – C.V. d’écrivains
2003 – Des points qui voient, Hommage à Louis Braille
2007 – Dactyloscopies, La vie au bout des doigt

Poursuite de divers travaux d’écriture, avec en point de mire Le Dicomono, dictionnaire des monosyllabes et mots monosyllabiques de la francophonie, accessible online depuis 2001.

Rencontre de Claude Garandés, ainsi que de Fernanda Fedi et Gino Gini. Exposition en quatuor à Milan (All'ombra della scrittura, Galleria del Barcon, 2007).


Fernanda Fedi, Joinul et Gino Gini


« À Saint-Jeannet, j’aime descendre à pied au village, distant d’environ deux kilomètres, pour y chercher les journaux vers 7h30 du matin, échanger quelques paroles avec d’aimables commerçantes. Route alors déserte. Sérénité grandiose. À ma gauche, le panoramique de la mer, du littoral dont cette vaste baie d’Antibes, avec des faisceaux de lumière ou bien d’éblouissement global. (En hiver il arrive qu’on aperçoive la Corse, comme à une encablure…) À ma droite le défilé majestueux des baous, se découpant dans un ciel bleu pur en des aubes cristallines. Le retour peut être plus rude selon la chaleur, car ça monte, face au soleil. Une fois à la maison “j’ouvre aux chats”.»



Depuis 2019, Joinul repose dans le vieux cimetière de Saint-Jeannet, entre les baous et la mer.

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